L’endométriose est définie par la présence de glandes ou de stroma endométrial en dehors de l’utérus. En France, 1 femme sur 10 serait atteinte d'endométriose, soit entre 2,1 et 4,2 millions de femmes.
Diagnostic
Clinique
Recherche de douleurs localisatrices et de leur retentissement sur la vie quotidienne. Questionnaire ENDOL 4D.
- Dysménorrhée, présence de douleurs pelviennes chroniques, spontanées, de caractère cyclique, accentuées pendant les règles, de forte intensité, présentes depuis plusieurs mois ou années, avec un retentissement sur la vie quotidienne (déplacements limités, alitement, arrêts de travail, absentéisme scolaire) ;
- Dyspareunie vive, profonde, survenant essentiellement dans certaines positions, altérant le rapport sexuel ;
- Dyschésie, douleur au moment d'aller à la selle 'en cas d'endométriose profonde), ballonnements, constipation ou diarrhée à caractère cyclique, pendant les règles ;
- Dysurie, douleurs au moment de la miction ;
- Fatigue, liée aux conséquences des douleurs chroniques ;
- Infertilité.
Toutes les douleurs de règles ne sont pas synonymes d'endométriose ! Attention aux surdiagnosics.
L’échelle développée par Andersch et Milsom, intitulée « échelle verbale multidimensionnelle » par ses auteurs, est une échelle comportementale utilisée pour grader la sévérité de la dysménorrhée en 4 classes de sévérité croissante :
- 0 : Les règles ne sont pas douloureuses, et l’activité quotidienne n’est pas affectée ;
- 1 : Les règles sont douloureuses mais inhibent rarement l’activité normale de la femme. Des antalgiques sont rarement nécessaires. La douleur est légère ;
- 2 : Les activités quotidiennes sont gênées. Des antalgiques sont nécessaires et soulagent la douleur, les absences à l’école ou au travail sont, de ce fait, rares. La douleur est moyenne ;
- 3 : Activité clairement inhibée. Faible effet des antalgiques. Symptômes somatiques, c'est-à-dire maux de tête, asthénie, nausées, vomissements et diarrhées. La douleur est sévère.
Examen gynécologique ciblé, au spéculum puis par toucher vaginal bi manuel, avec examen du cul de sac vaginal postérieur à la recherche de nodules bleutés et palpation des ligaments utéro sacrés à la recherche d'une induration douloureuse.
Recherche d'un syndrome myofascial.
Imagerie
Ces examens seront prescrits dans un ordre bien précis à la recherche d'endométriomes ovariens, de nodules des ligaments utéro-sacrés, de nodules de la cloison recto-vaginale, d'attteinte vésicale etc. :
- Echographie pelvienne endovaginale ;
- IRM pelvienne ;
- Echoendoscopie rectale ou coloscanner ;
- Entéroscanner ou entéroIRM ;
- Uroscanner.
L'imagerie permet d'établir la cartographie des lésions dans le cadre du bilan préopératoire.
Coelioscopie
Le diagnostic est parfois chirurgical. L'intervention permet d'effectuer des prélèvements à visée histologique ainsi que l'ablation ou la destruction des lésions.
Traitements
Le traitement de l'endométriose repose sur plusieurs principes :
- Traiter la cause de la douleur lorsque cela est possible ;
- Prévenir les symptômes de manière continue ;
- Soulager totalement les symptômes et faire oublier le souvenir ;
- Garder le patiente le plus autonome possible ;
- Garder les faculter intellectuelles en évitant les traitements sédatifs lorsque cela est possible ;
- Prendre en compte toutes les composantes d la douleur en y associant un régime adapté, une physiothérapie etc. ;
- Soutient psychologique prolongé.
Traitements médicamenteux
Traitements hormonaux
Contraception par oestroprogestatifs (pilules, anneau contraceptif) : permet de réduire les dysménorréhes, des dyspareunies et des douleurs pelviennes chroniques. Il n'y a pas de correlation entre le dosage de la contraception et la réduction de la douleur.
Contraception microprogestative au Désogestrel
Agonistes de la GnRh en association avec une add-back thérapie
Acétate de médroxyprogéstérone
Antalgiques
Selon les paliers de l'OMS :
Palier 1 : antalgiques non morphiniques (pour les douleurs faibles à modérées) ;
Palier 2 : opioïdes faibles (pour les douleurs modérées) ;
Palier 3 : opioïdes forts (pour les douleurs fortes).
Traitement chirurgical
La chirurgie est la plupart du temps non indispensable, sauf de rares cas d'occlusion intestinale, d'hémorragies, de compression ou d'infiltration des voies urinaire.
Elle vise à améliorer les symptômes, à améliorer la qualité de vie et dans certaines cas à améliorer la fertilité. Cette chirurgie n'est pas dénuée de risques avec notamment le risque d'échec avec la persistance voir l'aggravation des symptômes ; réduction de la fertilité ; hémorragie, lésions urinaires ou digestives ; récidive.
La chirurgie porte sur :
- Les lésions péritonéales, excision des lésions ;
- Les kystes endométriosiques, kystectomie, alcoolisation ;
- La cloison recto-vaginale ;
- Le tube digestif, résection discoïde ou segmentaire ;
- L'appareil urinaire.
Infertilité
Plusieurs facteurs pourraient expliquer l'infertilité chez une femme atteinte d'endométriose :
- Une réduction du nombre d'ovocytes ;
- Une diminution de la qualité ovocytaire ;
- Lutéinisation folliculaire prématurée ;
- Altération de la folliculogénèse ;
- Altération de la stéroïdogénèse ;
- Une réduction de la fécondabilité de l'ovocyte ;
- Une altération de la mobilité spermatique ;
- Une réduction de la fécondance spermatique ;
- Une réduction de la qualité embryonnaire ;
- Une réduction de l'implantation endométriale ;
- Une augmentation du taux de fausses couches précoces.
Sources