Définition
La Bartholinite correspond à une infection aigue (ou abcès) de la glande de Bartholin. Une Bartholinite peut résulter de l’ascension de germes en provenance du vagin puis leur remontée dans le canal excréteur de la glande ; d'une surinfection d’un kyste de la glande de Bartholin provoqué par l’obstruction de son canal excréteur.
Signes cliniques - Symptômes
Une Bartholinite se manifeste par une tuméfaction douloureuse située dans l’épaisseur d’une grande lèvre, au niveau de sa partie postérieure, latéralisée. Elle est souvent associée à de la fièvre. La douleur est lancinante, pulsatile. Elle peut survenir en dehors ou en cours de grossesse.
Une femme présentant une Bartholinite est souvent très surprise par l’apparition d’une « boule » très douloureuse à cet endroit, d’autant plus que son apparition et sa croissance sont relativement rapides (en quelques jours) (« Docteur, j'ai une boule dans le vagin », ou « Docteur, j'ai une boule dans la vulve »).
Examen clinique
L’examen gynécologique effectué par le médecin retrouve une tuméfaction de plusieurs centimètres de diamètre, douloureuse, avec une rougeur cutanée en regard. Parfois, un écoulement de pus peut être observé lorsque l’abcès s’est fistulisé (communiqué) à la peau. On peut observer parallèlement la présence de ganglions inflammatoires réactionnels au niveau du pli de l’aine.
Ce diagnostic est à différentier d’un abcès de la grande lèvre, qui n’a pas la même localisation anatomique et qui est souvent moins volumineux et moins profond. L’autre diagnostic différentiel est celui d’un abcès de la marge anale, situé encore plus en arrière.
Examens complémentaires
Le seul examen pratiqué est un prélèvement bactériologique du pus contenu dans l’abcès. Ce prélèvement permet de rechercher le germe responsable afin d’adapter le traitement antibiotique, et éventuellement un germe sexuellement transmissible. Une Bartholinite bilatérale fait suspecter la présence d’un Gonocoque.
Le prélèvement est effectué en cas d’écoulement de pus, ou plus souvent, en cours d’opération.
Évolution
L’évolution d’un Bartholinite est rapide. L’abcès devient de plus en plus douloureux tout en augmentant de volume. En l’absence de traitement, il fini par fistuliser (communiquer) à la peau.
Traitement
Lorsqu’il s’agit d’un tout début d’une Bartholinite, un traitement médical associant des antibiotiques et des antalgiques peut être tenté. Les antibiotiques doivent couvrir les germes les plus fréquents, les Bacilles gram négatif, entérobactéries et germes anaérobies. En cas d’évolution persistante sous antibiotiques, le traitement devient alors chirurgical.
Le traitement chirurgical doit être pratiqué lorsque l’abcès est « bien collecté ». Il s’agit d’une « incision et drainage », effectués sous anesthésie générale. L’incision est pratiquée au niveau du sillon nympho-hyménéal (sillon situé entre l’hymen et la petite lèvre). Le chirurgien pratique l’évacuation de l’abcès et un lavage de sa loge avec un antiseptique.
Afin d’éviter une récidive précoce due à une fermeture trop rapide de la peau, le chirurgien procède à des techniques permettant le maintient d’une petite ouverture cutanée pendant quelques jours :
- Marsupialisation : maintien d’un orifice au niveau du point d’incision en suturant les berges cutanées avec celles de la loge de l’abcès.
Bartholinite gauche
- Méchage : maintien d’une petite mèche imbibée d’antiseptique dans la loge de l’abcès, qui sera retirée après 24 à 48 heures.
- La technique du cathéter de Word est peu pratiquée en France.
En phase aigue, la glande de Bartholin est généralement laissée en place, car son ablation dans ce contexte est source de complications.
L’ablation de la glande (« exérèse de la glande de Bartholin ») est habituellement indiquée après une première récidive. Elle est pratiquée « à froid », en dehors d’un épisode infectieux. L’accès à cette glande est facilité lorsque persiste un petit nodule ou kyste résiduels, bien palpables.
Les risques et complications
En l’absence de traitement, une Bartholinite peut évoluer vers un abcès pelvi-périnéal avec une septicémie.
Les principaux risques du traitement chirurgical sont :
- Réaction oedemateuse importante en post opératoire, parfois impressionnante, de régression spontanée.
- Récidive sous forme d’un kyste de la glande de Bartholin ou d’une nouvelle Bartholinite.
- Cicatrice vicieuse, pouvant parfois être gênante lors des rapports sexuels et à l'origine de dyspareunies.
Ces risques sont relativement rares.
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Bartholinitis