Anatomie d'une chute
L'année 2023 a été marquée par une hausse des prix, mais aussi, par une chute de la natalité en France.
Le dernier bilan démographique de l'Insee publié le 16 janvier 2024 le montre très clairement : le taux de natalité et de fécondité continue sa chute. On peut même dire que cette chute s'accélère.
Faisons le point sur l'anatomie d'une chute, celle de la natalité.
Taux de natalité
En 2023, 678 000 bébés sont nés en France. C’est 6,6 % de moins qu’en 2022 et près de 20 % de moins qu’en 2010, année du dernier pic des naissances.
L’indicateur conjoncturel de fécondité s’établit à 1,68 enfant par femme en 2023, contre 1,79 en 2022 (il s'élevait à 2,03 en 2010). Depuis la Seconde Guerre mondiale, cet indicateur n’a jamais été aussi bas hormis en 1993 et 1994.
L'âge moyen à la maternité s'élève, comme en 2022, à 31,0 ans.
La France reste toutefois le pays avec le plus haut taux de fécondité en Europe, où elle est en moyenne de 1,53 enfant par femme.
Les raisons de cette chute de la natalité sont multifactorielles et s'expliquent probablement en grande partie par la hausse des prix et de l'inflation, par la difficulté qu’ont les femmes à concilier une vie de famille avec une vie professionnelle. Elle s'explique aussi que par un certain pessimisme ambiant quand à l'avenir de notre planète au sens large (changement climatique, crises économiques, crises sanitaires, crises géopolitiques).
Taux de mortalité
En 2023, 631 000 personnes sont décédées en France, soit 6,5 % de moins qu’en 2022. Cette baisse fait suite à trois années de forte mortalité, due notamment à l’épidémie de Covid‑19.
Cette forte chute du taux de mortalité s'explique probablement par le fait que les épidémies de grippe et les périodes de canicule ont été moins intenses que les années passées.
L’Insee fait remarquer toutefois que la mortalité à tendance à augmenter plus vite depuis une dizaine d’années. Alors que l’institut constate une hausse de 0,7 % de décès par an en moyenne entre 2004 et 2014, il note une croissance de 1,9 % entre 2014 et 2019.
Espérance de vie
L’espérance de vie à la naissance est de 85,7 ans pour les femmes (+0,6) et de 80,0 ans pour les hommes (+0,7). Elle dépasse ainsi les niveaux d'avant la pandémie. L'écart entre l'espérance de vie des femmes et des hommes a tendance à se réduire du fait du rapprochement de leurs modes de vie.
Solde naturel
Le solde naturel (différence entre le nombre de naissances et le nombre de décès enregistrés au cours d'une année) ne s’établit qu'à 47 000 en 2023, soit un niveau inférieur à celui de 2022 et 2021. Ce solde naturel pourrait devenir négatif (un nombre de décès qui dépasse le nombre de naissances) dans les années à venir, comme c'est déjà le cas de la Chine ou de l'Italie.
Solde migratoire
Le solde migratoire estimé par l’Insee à +183 000 personnes pour 2023 (différence entre le nombre de personnes qui sont entrées sur le territoire et le nombre de personnes qui en sont sorties au cours de l'année) pourrait venir le contrebalancer.
Nombre d'habitants
Au 1er janvier 2024, la France compte 68,4 millions d’habitants, soit 0,3 % de plus qu’un an auparavant. Ce faible taux de croissance est dû à un solde naturel en baisse, à savoir une baisse de la natalité plus importante que celle de la mortalité.
Nombre de mariages et de Pacs
Avec 242 000 célébrations, le nombre de mariages se maintient à un niveau élevé en 2023. Le nombre de Pacs conclus en 2023 se stabilise à près de 210 000.
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