Généralités
La grossesse représente une période de vulnérabilité nutritionnelle en raison de l’interdépendance de l’état nutritionnel du fœtus et de sa mère ainsi que de la nécessité (parfois) de devoir modifier certaines habitudes et comportements alimentaires. Ainsi, la malnutrition maternelle est un problème majeur, particulièrement dans les pays en voie de développement les plus pauvres.
A l’inverse, dans les pays industrialisés, c’est l’hypernutrition aboutissant à l’obésité qui pose souvent un problème et augmente la morbi-mortalité fœto-maternelle.
Objectifs de l’OMS (organisation mondiale de la santé)
- Réduire le nombre d’enfants présentant un retard de croissance ;
- Réduire la prévalence de l’anémie chez les femmes en âge de procréer ;
- Réduire le taux d’insuffisance pondérale à la naissance (retard de croissance intra utérin) ;
- Augmenter le taux de l’allaitement ;
- Réduire le taux de dénutrition aigue de l’enfant.
Prise de poids pendant la grossesse
La prise de poids de la femme enceinte ainsi que l’estimation du poids fœtal à l’échographie représentent des éléments de surveillance obstétricale du suivi de la grossesse. Le gain pondéral recommandé donne une idée de l’alimentation pendant la grossesse, mais ne reflète pas précisément la quantité et la qualité de cette dernière.
La prise de poids recommandée dépend de l’IMC (Indice de masse corporelle) initial :
- IMC < 19,8 kg/m2 : 12,5 à 18 kg ;
- IMC entre 19,8 – 26 kg/m2 : 11,5 à 16 kg ;
- IMC entre 26 – 29 kg/m2 : 7 à 11,5 kg ;
- IMC > 29 kg/m2 : moins de 6 kg.
Pour les grossesses gémellaires la prise de poids recommandée est de 16 à 20,5 kg.
Les besoins énergétiques ont été définis par le « programme national nutrition santé » ainsi que par l’agence française de sécurité sanitaire des aliments.
Éléments constituants les aliments
Les macronutriments :
- Lipides ;
- Glucides ;
- Protéines et acides aminés.
Les micronutriments :
Ils n’ont pas de valeur énergétique mais sont indispensables à l’organisme.
- Les vitamines ;
- Les minéraux ;
- Les oligo-éléments.
Besoins alimentaires
Macronutriments
Lipides
Il faut savoir distinguer entre :
-
Les graisses visibles : celles qui sont ajoutées aux aliments (huile, beurre etc.) ;
-
Les graisses cachées : celles qui sont présentes dans l’aliment (noix, avocat, olives, viande, fromage etc.), ou ajoutées dans un aliment préparé sans que l’on puisse les distinguer (barre chocolatée, dessert etc.).
Glucides
Il faut distinguer les glucides simples (sucres rapides) et les glucides complexes (sucres lents).
Les apports en glucides doivent représenter plus de 50% des calories et doivent dépasser 200 g/j.
Une exagération de l’hyperinsulinisme physiologique de la dernière partie de la grossesse peut favoriser le risque de survenue d’un diabète gestationnel et d’une macrosomie fœtale.
Protéines et acides aminés
Le besoin supplémentaire par rapport aux besoins d’une femme en dehors de la grossesse (qui sont d’environ 50 g/j) est relativement faible :
- 1er trimestre : 1,2g/j ;
- 2ème trimestre : 6,1 g/j ;
- 3ème trimestre : 10,7 g/j.
Micronutriments
Acide folique
La supplémentassions en Acide folique pendant la période périconceptionnelle permet de réduire de 72% les anomalies de fermeture du tube neural (taux de 14,08 pour 10 000 naissances en France).
La supplémentation recommandée est de 400 μg/j, en période périconceptionnelle.
Fer
La prévalence des anémies en France est de 1 % au 1er trimestre de la grossesse et d’environ 9% au 3ème trimestre. La présence d’une anémie en cours de la grossesse multiplie par 3 le risque d’accouchement prématuré et d’un faible poids de naissance.
La supplémentation en fer n’est pas systématique, car en l’absence de carence en fer elle peut provoquer une hémoconcentration avec un risque d’hypertension artérielle, de pré éclampsie et de retard de croissance intra utérin.
Vitamine D
Les doses recommandées sont de 200 à 400 UI/j et peuvent être administrées en dose unique de 100 000 UI de vitamine D au 6ème mois de grossesse.
Calcium
Pas de recommandations en dehors d’une supplémentation en calcium de 1 g/j dans les zones où les femmes ont un régime carencé.
Iode
Il n’y a pas de recommandations spécifiques mais un apport en début de grossesse est conseillé.
Magnésium, vitamine A, Zinc
Il n’y a aucune preuve d’un effet bénéfique d’une supplémentassions en Magnésium, vitamine A ou en Zinc pendant la grossesse.
DHA
En France, il n’y a pas de recommandations spécifiques.
Crédit photo
Source
CNGOF 2013
OMS : http://apps.who.int/rhl/pregnancy_childbirth/antenatal_care/nutrition/glcom/fr/index.html