Définition
L’ovulation correspond à la libération par l’ovaire d’un ovocyte ou ovule (cellule reproductrice femelle, capable d’être fécondée par un spermatozoïde). La période péri ovulatoire correspond à la période de fécondité d’une femme. Cette période dure environ 12 à 24 heures, elle est déterminée par la durée de vie de l'ovocyte.
La connaissance des signes et de la période d’ovulation par la femme lui permet d’optimiser les chances d’avoir un rapport sexuel fécondant en cas de désir de grossesse ou à l’inverse, de pratiquer quelques jours d’abstinence pendant cette période et de permettre ainsi une contraception naturelle.
Physiologie de l’ovulation
Les cycles menstruels apparaissent à la puberté et s’arrêtent à la ménopause. L’ovulation survient habituellement vers le 14ème jour du cycle menstruel. Lorsque les cycles sont plus longs, si elle a lieu, l’ovulation survient environ 14 jours avant les règles suivantes du cycle en question (exemple : dans un cycle de 35 jours, l’ovulation a lieu vers le 21ème jour du cycle).
Le cycle menstruel comprend trois phases :
- La phase folliculaire ;
- La période ovulatoire ;
- La phase lutéale.
Le déroulement du cycle menstruel et en particulier de l’ovulation, est régulé par une petite glande située à la base du cerveau : la glande hypophyse. L’hypophyse secrète deux hormones appelées « gonadotrophines » :
- FSH : (Follicle stimulating Hormone) : Hormone folliculostimulante, elle stimule la croissance et la maturation des follicules ovariens ;
- LH (Luteinizing Hormone) : Hormone lutéinisante, son pic induit l’ovulation et sa sécrétion stimule la production de progestérone par le corps jaune.
Ces deux hormones interagissent avec d’autres, qui sont la 17 Bêta oestradiol et la Progestérone :
- 17 Bêta oestradiol : Hormone sécrétée essentiellement par les ovaires et accessoirement par les glandes surrénales. Son augmentation progressive provoque le pic de LH qui induit l’ovulation. Son taux témoigne de la qualité de la sécrétion ovarienne ;
- Progestérone : Hormone sécrétée par le corps jaune en deuxième partie du cycle et accessoirement par les glandes surrénales. A chaque cycle menstruel elle permet de préparer l’endomètre à la nidation de l’oeuf. Chez la femme enceinte, la progestérone est sécrétée par le corps jaune puis par le placenta. Elle prépare les glandes mammaires à la lactation.
A chaque cycle, plusieurs follicules présents dans les deux ovaires répondent à la stimulation par la FSH (cohorte folliculaire). Un seul follicule va continuer de se développer au delà de 10 mm : c’est le follicule dominant. Les autres follicules de la cohorte vont régresser (s’atrésier). Le follicule dominant contient en son sein l’ovocyte, susceptible d’être fécondé par un spermatozoïde. Lorsque le follicule dominant arrive à maturation (sous l’effet de la FSH), un pic hormonal de LH va provoquer sa rupture et l’expulsion de l’ovocyte hors de l’ovaire.
L’ovocyte mature va être capté par les franges d’une trompe utérine, va pénétrer dans la lumière de celle-ci pour rencontrer un spermatozoïde remontant lui à « contre courant ». C’est la fécondation. L’embryon ainsi formé va poursuivre la migration pour entrer dans la cavité utérine afin de s’implanter dans l’endomètre. C'est la nidation. En l’absence de fécondation, l’ovocyte poursuit son chemin puis est éliminé pendant les règles.
Signes cliniques de l’ovulation
Certaines femmes reconnaissent leurs périodes ovulatoires par les signes suivants :
- Géne ou douleur dans le bas du ventre, souvent latéralisée ;
- Changement de l’aspect de la glaire cervicale, devenant plus abondante, transparente et filante entre les doigts ;
-
Élévation de la température corporelle basale ;
- Tension mammaire ;
- Petite prise de poids transitoire.
Des moyens simples, mais pas toujours fiables, permettent de savoir s’il existe une ovulation :
- Courbe de températures ;
- Tests urinaires d’ovulation disponibles en pharmacie.
Signes cliniques des troubles de l’ovulation
Lorsqu’un couple consulte pour une infertilité, l’une des premières questions que se pose le médecin est y à t il une ovulation ?
Plusieurs signes cliniques peuvent faire évoquer l’existence de troubles de l’ovulation :
- Dysovulation ou anovulation : la rareté ou l’absence d’ovulations se traduit par la survenue de cycles irréguliers, longs, de plus de 35 à 40 jours (oligoménorrhée) voir même de l’absence totale de règles (aménorrhée) ;
- Infertilité.
Examens complémentaires
Le diagnostic d’une ovulation se fait par le dosage de la Progestérone en phase lutéale, à J-21 ou J-22, ou en cas de cycles irréguliers, 5 jours après le décalage thermique sur la courbe de températures. Une échographie pelvienne effectuée au même moment du cycle permet de retrouver un corps jaune ovarien.
Un bilan hormonal effectué à J-3 (ou entre J-2 et J-4) permet d’orienter le diagnostic en cas de trouble de l’ovulation. Ce dosage comprend :
- FSH ;
- LH ;
- Prolactine ;
- 17 Bêta Oestradiol ;
- Testostérone.
Étiologies (causes) des troubles de l’ovulation
Environ 35 % des infertilités d’origine féminine sont expliquées par un trouble de l’ovulation :
- Syndrome des ovaires polykystiques ;
- Hyperprolactinémie ;
- Causes hypophysaires (causes tumorales ou malformation) ;
- Causes hypothalamiques (causes congénitales, tumorales ou malformation) ;
- Insuffisance ovarienne primitive :
- Anomalies chromosomiques (syndrome de Turner 45X0, mosaïques, etc.) ;
- Ménopause précoce ;
- Causes suprahypothalamiques (cause psychogène ou nutritionnelle, anorexie mentale) ;
- Tumeurs ovariennes ;
- Pseudohermaphrodisme masculin ;
- Endocrinopathies périphériques extra gonadiques (glande thyroïde, glandes surrénales) ;
- Anovulations idiopathiques.
Classification de l’OMS (1973)
I Anovulation d'origine centrale
IIa Anovulation / dysovulation eugonadotrope idiopathique ; folliculogénèse inadéquate
IIb Syndrome des ovaires polykystiques
IIIa Insuffisance ovarienne stades I et II
IIIb Insuffisance ovarienne stades I et II
Classification de l'OMS (1973) des troubles de l'ovulation
Hygiène de vie
Quelques règles élémentaires, peuvent parfois permettre la régularisation du cycle menstruel et la survenue d’ovulations de meilleure qualité :
- Réduction du stress, relaxation ;
- Régime alimentaire équilibré ;
-
Éviter toute surcharge pondérale ;
- Éviter une pratique excessive de sport ;
- Éviter le tabac.
Traitements des troubles de l’ovulation
Le traitement est celui de la cause du trouble de l’ovulation. Il s'agit habituellement d'une induction de l'ovulation.
Ovulation et contraception
Une contraception naturelle est une contraception qui ne nécessite aucun produit contraceptif. Cette contraception est nettement moins efficace que la pilule contraceptive ou le stérilet.
Plusieurs méthodes de contraception naturelle reposent sur la reconnaissance des signes d’ovulation :
- Méthode Ogino-Knaus (abstinence périodique) : Cette méthode se base sur le calcul des périodes où la femme est supposée être féconde. La durée de vie des spermatozoïdes est de 1 à 5 jours. Celle de l’ovule est de 12 à 24 heures. Pour un cycle de 28 jours, la période de fécondité se situe entre le 8e et le 17e jour du cycle. Les rapports sexuels sont donc évités pendant cette période là ;
- Méthode des températures : Cette méthode se base sur le fait qu’après l’ovulation la température de la femme augmente. Elle se stabilise ensuite jusqu’à la fin du cycle. La période de fécondité commence 3 à 5 jours avant l’ovulation et se termine 3 jours après le décalage thermique ;
- Méthode de Billings (étude de la glaire cervicale) : Cette méthode se base sur l’étude de la qualité de la glaire cervicale. La femme doit introduire 2 doigts dans son vagin pour ramener la glaire du col de l’utérus. Si la glaire est abondante, transparente et filante, c’est que l’ovulation est proche. Les rapports sont alors évités jusqu’à 3 jours après la disparition de cette glaire ;
- Tests d’ovulations divers, disponibles en pharmacie.
L’effet contraceptif de la pilule contraceptive repose sur plusieurs mécanismes, dont celui du blocage de l’ovulation.
La contraception par stérilet n’empêche pas l’ovulation. De ce fait, le stérilet n’empêche pas la survenue d’une grossesse extra-utérine. L'effet contraceptif d'un stérilet non hormonal repose sur la création d’une inflammation dans la cavité utérine empêchant ainsi l’implantation embryonnaire.