Généralités
L’hyperplasie de l’endomètre correspond à la présence d’anomalies des cellules constituant l’endomètre, associant la prolifération des glandes endométriales à un trouble de leur maturation. Ces anomalies surviennent dans un contexte d’hyperoestrogénie relative. Le diagnostic de l’hyperplasie de l’endomètre est histologique.
Signes cliniques
Le contexte de découverte le plus fréquent correspond à l’exploration de ménométrorragies en période péri ménopausique ou de métrorragies post-ménopausiques.
Facteurs de risque
Les hyperplasies de l’endomètre surviennent dans un contexte d’hyperoestrogénie relative. Ce terrain hormonal favorable se retrouve dans les anovolations ou dysovulations (syndrome des ovaires micropolykystiques) ; obésité ; tumeurs sécrétantes ; oestrogénothérapie (non componsée par la Progestérone) ; hypertension artérielle ; diabète ; ménopause tardive ; hormonothérapie par Tamoxifène.
La classification internationale OMS 2003
Cette classification distingue :
- Les hyperplasies sans atypies, simples ou complexes ;
- Les hyperplasies avec atypies, simples ou complexes.
Ces deux types d’hyperplasies reposent sur la présence d’atypies cellulaires liée au risque de développer un cancer de l’endomètre (risque de 28% dans les 20 ans suivant le diagnostic).
Diagnostic
L’hyperplasie de l’endomètre est suspectée à l’échographie devant la présence d’une hypertrophie de l’endomètre (épaississement anormal de l’endomètre).
Une hystéroscopie diagnostique permet d’apporter plus de précisions selon l’aspect visuel macroscopique de la muqueuse utérine ; selon l’étendue des lésions et selon leur aspect pouvant être rassurant ou inquiétant, évoquant alors la présence d’un cancer de l’endomètre. L’hystéroscopie diagnostique est suivie de la réalisation d’une biopsie d’endomètre à l’aide d’une pipelle de Cornier, qui constitue l’examen de référence dans ce contexte. L’examen anatomopathologique du prélèvement est difficile et il peut y avoir une certaine discordance d’interprétation entre médecins anatomopathologistes.
Hyperplasie atypique de l'endomètre : anatomopathologie
Hyperplasie atypique de l'endomètre : anatomopathologie
Lorsque que l’hystéroscopie diagnostique et la biopsie d’endomètre sont impossibles, un curetage ou une hystéroscopie opératoire peuvent s’avérer nécessaires afin d’établir le diagnostic.
Traitement
Indications thérapeutiques
Il existe une multitude de traitements possibles. Le choix thérapeutique se fait en fonction du type de l’hyperplasie (avec ou sans atypies) ainsi qu’en fonction de l’âge de la femme et de son désir de grossesse.
La présence d’une hyperplasie avec atypies chez une femme ménopausée justifie un traitement radical. A contrario, la présence d’une hyperplasie sans atypies chez une femme non ménopausée justifie plutôt un traitement conservateur.
Objectifs
- Hyperplasie sans atypies : l’objectif est de traiter les métrorragies (saignements) ;
- Hyperplasie avec atypies : l’objectif est là de traiter les métrorragies, mais surtout d’éviter tout risque d’évolution vers le cancer de l’endomètre.
Traitements médicamenteux
Les progestatifs
Ils permettent de contre-balancer l’effet des oestrogènes sur l’endomètre. Certains progestatifs peuvent être à l’origine d’effets secondaires ou d’une atrophie de l’endomètre occasionnant des saignements. Il existe de nombreuses récidives de l’hyperplasie.
Stérilet au lévonorgestrel
Analogues de la LH-RH
Danazol
Antiaromatases
Traitements chirurgicaux
Curetage
Il existe un risque important de récidive car le curetage n’emporte que les couches superficielles de l’endomètre. Il est réservé aux femmes qui souhaitent conserver leur fertilité et en l’absence d’atypies.
Hystéroscopie opératoire
Endometrectomie : cette technique permet l’ablation en profondeur de la muqueuse utérine. Elle est plus sécurisante que le curetage car elle permet l’ablation de la quasi-totalité de la muqueuse et comporte peu de risque de récidive.
Thermocoagulation par ballonnet.
Hystérectomie
Sources